C’était sans doute l’album le plus attendu par la sphère musicale depuis l’arrivée dans notre petit monde depuis la mi-2017 de cet ovni musical incroyablement talentueux. Eddy de Pretto vient enfin de sortir Cure son premier album, et ce que l’on ne peut nier c’est que le kid de la chanson française est vraiment doué !

Par deux fois j’ai eu l’occasion de le voir sur scène, par deux fois j’ai été saisie par la profondeur, le réalisme écorché, et le malaise omniprésent dans les paroles de ses chansons. Qu’il nous parle de la banlieue où il a grandi, de l’homosexualité et de l’homophobie, de l’alcool et de la fête de trop, Eddy de Pretto se dévoile sans fard, sans artifice dans les textes de ses chansons.

Sans vouloir lui coller une étiquette, on reconnaît volontiers que le jeune homme a des qualités d’écriture indéniables, et qu’il est la preuve d’un renouveau de la chanson française à textes, celle qui s’invite dans le rap, sans vulgarité, et sans trop en faire.

Dans Cure, Eddy de Pretto dresse le portrait d’une jeunesse désabusée, décomplexée, fêtarde, désinvolte et nonchalante, qui chercherait une échappatoire à ce monde torturé dans lequel nous vivons.

Avec une chanson comme Kid, où l’artiste évoque son orientation sexuelle, il dénonce le modèle patriarcal qui impose une certaine vision de la virilité, de la masculinité, avec ce titre plutôt engagé, l’artiste devient malgré lui l’emblème de la libération sexuelle version 2018.

Un album qui colle parfaitement à son époque, à la fois impertinent, sans pudeur, et surprenant.

Cure, sorti le 2 mars 2018 chez Initial Artist Services / Universal Music France