Suite au succès mondial de son premier album, alors qu’il était tout juste âgé de 16 ans, Justin Nozuka est resté fidèle à ses envies, à son style de musique, sans jamais chercher à proposer de la musique commerciale. C’est sans doute pour cela qu’il a mis quatre ans avant de sortir un nouveau disque…
Aujourd’hui âgé de 29 ans, il revient avec un nouvel album intitulé Run to Waters, à cette occasion nous avons pu le rencontrer, et échanger avec lui sur de nombreux sujets, allant de la musique à la place de la femme dans la société. Retour sur cette entrevue, pleine de surprises.
Run to Waters, c’est un peu l’album de la maturité pour Justin Nozuka, les mélodies sont à la fois pop folk mais aussi très douces, quant aux inflexions graves de la voix de l’artiste, elles donnent une sensation enveloppante à l’écoute qui n’est pas désagréable, comme lorsque l’on s’enferme dans un cocon. L’album m’évoque sans conteste, la nouvelle vague folk qui vient de Suède, comme un Andreas Moe canadien, qu’on écoutera volontiers sur la plage un soir d’été autour d’un feu de camp, mais aussi en plein hiver, devant la cheminée.
Auteur, compositeur, interprète, Justin Nozuka s’accompagne essentiellement de sa guitare, « j’aime définir ma musique comme quelque chose d’organique, c’est principalement de la guitare acoustique, je recherche un son naturel, des sentiments naturels, parce que je souhaite transmettre une sensation de réconfort, de douceur. »
S’il a écrit seul la totalité du nouvel album, le chanteur canadien se confie « par le passé J’ai écrit avec des amis, et de la famille, je ne suis pas opposé à l’idée de le refaire, même si actuellement c’est un processus que je réalise en solitaire. » En effet, c’est un peu comme un besoin, un exutoire, écrire et composer, c’est véhiculer un message, et trouver l’inspiration d’une autre manière, « elle vient principalement d’autres musiques, sinon c’est comme un sentiment qui survient, de façon inattendue, et qui doit sortir d’une façon ou d’une autre. Je peux avoir ce sentiment en regardant un film, via mes relations avec les gens qui m’entourent, ou en étant seul dans la nature, de différentes sortes d’expériences en fait. » À cela il ajoute, « ma vie personnelle affecte ma musique de façon fondamentale, ma vie personnelle est ma musique, et ma musique est un reflet de ma vie ».
Le monde actuel, et la société influencent également la création, et la femme a toujours fasciné les artistes, malgré la façon dont elle est bien souvent (mal)traitée, peut-être par ce pouvoir de résilience, de dépassement de soi, en plein débat sur le harcèlement, notamment dans la sphère artistique, Justin Nozuka évoque avec nous cette représentation de la femme dans une société en pleine mutation, « la femme est fondamentale à l’être humain, chaque individu est né d’une femme, mais le système actuel (notre société) est essentiellement développé d’un point de vue masculin, ce serait intéressant d’avoir une perspective féminine sur ce sujet, cela équilibrerait très certainement notre société de façon positive. Concernant le mouvement #MeToo, Il est important que les choses ressortent, que les abus, et les inégalités soient dénoncés. C’est capital d’avoir un dialogue sur ce sujet. »
Alors qu’être féministe est devenu un effet de mode, l’artiste précise ne pas vouloir tomber dans cet écueil, « Mais c’est un sujet que je ne maîtrise pas, et je ne veux pas dire de bêtises, je pense que le monde tire des bénéfices conséquents grâce à la femme, grâce au point de vue des femmes et à leurs actions, et j’espère qu’on donnera une voix, du respect, et de l’importance aux femmes, et que cela arrivera de plus en plus. »
Pour le jeune homme, qui a commencé sa carrière de façon retentissante, à l’internationale et qui plus est, à l’âge de 16 ans, faire de la musique, et jouer en concert dans le monde entier c’était une vocation, une évidence, quelque chose de plus fort que soi d’impossible à surpasser, « quand j’étais jeune j’avais beaucoup d’ambition, c’était ce que je voulais vraiment faire, je l’imaginais tout le temps, mais je n’étais pas sûr que cela arriverait, mais cela s’est réalisé. »
Bien sûr cela implique d’être loin des siens de façon régulière, et pendant de longues périodes, mais Justin Nozuka était prêt à faire ce genre de sacrifice, parce qu’il savait déjà enfant, où était sa place, « je ne ressens pas ce sentiment, ce manque, je vois des choses si belles, je ressens des choses géniales quand je suis sur la route, ce sont des expériences incroyables… S’il y a quelqu’un qui manque quelque chose ce n’est pas moi, c’est ma famille, mes amis qui sont restés au Canada, quand je suis sur la route, j’ai le sentiment d’être exactement là où je suis censé être, là où j’ai besoin d’être. »
D’ailleurs revenir sur le devant de la scène, avec le nouvel album Run To Waters, implique de jouer à nouveau en concert, un peu partout dans le monde, de revoir un public qui a attendu patiemment le retour de l’auteur – compositeur – interprète, et qui malgré les années d’absence lui reste fidèle, « en général je n’ai pas une relation très intime avec mon public, en concert par contre c’est très intime, c’est un lien presque vulnérable, pour la plupart ils sont très attentifs, respectueux, et enthousiastes, moi j’essaie d’être reconnaissant et de transmettre des émotions. Sinon parfois je parle à mon public sur les réseaux sociaux même si je devrais le faire plus souvent. »
À ce sujet, Justin Nozuka nous a transmis un message pour vous, son public français, « Merci d’être encore là, et venez à mes concerts, pour écouter mon nouvel album qui sort le 18 mai 2018 ! »
Nouvel Album Run To Waters – sortie le 18 mai 2018 chez Glassnote Records / Universale Music
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