Après avoir connu le succès avec son groupe de rap dans son pays d’origine le Sénégal, Faada Freddy a par la suite connu un succès international avec son projet de chant et de percussions corporelles sur son album Gospel Journey. Aujourd’hui il revient sur le devant de la scène, et il a accepté de nous en dire plus lors d’une rencontre en toute simplicité au Festival Chorus.
Quelques instants avant le concert il a accepté de me rencontrer et nous avons échangé au sujet de ce spectacle Faada Freddy enchante Chorus, et de sa vision artistique.
Sa présence à l’édition 2018 du Festival Chorus n’est pas innocente, car comme beaucoup d’artistes programmés à chaque édition, il réunit différents styles de musique, différents genres, et il a cette capacité à rassembler et à fédérer. Dans le cadre du festival et en partenariat avec le département des Hauts de Seine, Faada Freddy a participé, à la mise en place et à la réalisation d’ateliers chants, musique, percussions corporelles, avec des personnes habitant dans le département. Dans ce nouveau projet, on découvre un Faada Freddy, plutôt chef d’orchestre, « L’idée n’était pas de reprendre mes propres chansons, j’en reprends trois, après ceux qui participent à l’atelier viennent avec des chansons qu’ils aiment ou leurs propres chansons, et ce que je fais c’est que je prends un peu de la voix et du talent de chacun pour après faire les ornements qui sont autour d’une voix ou d’un talent. »
Dans ce projet, il ne souhaite pas seulement faire émerger de nouveaux talents, mais il veut également, de les mettre en valeur, « j’emmène la créativité des uns et des autres, pour qu’ils trouvent leur place dans les possibilités de s’exprimer qui leur sont offertes, mais aussi pour qu’ils soient conscients de la place qu’ils ont et du rôle qu’ils peuvent jouer dans la société ».
Cet atelier c’est aussi l’opportunité d’en apprendre beaucoup plus sur soi-même, autant pour les artistes en herbe que pour Faada Freddy, en effet selon lui « Le regard des autres et l’écoute, c’est un vrai problème de notre société, ce projet c’est amener chacun à sentir qu’il est écouté, quand il décrit ou chante ce qu’il garde au fond de lui. » Dans cette optique, la définition de l’artiste telle qu’elle pourrait être donnée serait ainsi, il faut presqu’être capable de convertir l’indomptable, l’inavouable, l’innommable en quelque chose de constructif pour s’autoriser enfin à avancer, et ce n’est pas Faada Freddy qui dira le contraire « Parce que chacun vient avec une histoire, certaines histoires sont plus lourdes que d’autres, dans ce projet on amène les autres à dire ici tu peux rire, chanter et danser. Ici tu peux danser sur ta peine pour l’oublier… » et c’est finalement la scène qui permet d’apaiser les maux, et de trouver la résilience.
Très optimiste, mais aussi très nostalgique, Faada Freddy nous parle de la musique, comme d’autres parlent d’amour, « Je suis très sensible à la musique, à l’authenticité, à ses rythmes et aux polyphonies, je cherche le cœur de l’Humanité à travers la culture, les chants… Parce que finalement, la musique fait tomber les barrières elle nous permet de nous rapprocher les uns des autres, et il faut sortir de son carcan pour se rapprocher de l’autre, et la musique c’est aller à la rencontre de l’Humanité. »
C’est avec la même envie que lorsqu’il étudiait la comptabilité, et la même volonté qu’à ses débuts que Faada Freddy évoque son côté rêveur, quand « j’occupais l’espace de la salle de classe, mais je n’étais pas là, mon cœur faisait de la musique, toujours ». Alors cet atelier est venu presque comme une évidence pour l’artiste, parce que cela fait aussi partie « des fossiles qu’on a envie de laisser dans le temps, de l’héritage musical, et de l’empreinte que je veux laisser à la musique. »
Faada Freddy, est en soi une philosophie, une vision de la vie mais également, un être d’une humilité incroyable, un apprenti de la vie, qu’il apprécie d’observer pour se nourrir, et créer, mais surtout dans l’unique but de rester soi-même.
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