The Small Ladies est un groupe de pop – rock parfois folk encore peu connu par le grand public. Créé par Léopoldine Serre et Lilly-Fleur Pointeaux j’ai souhaité en savoir plus…
Léopoldine et Lilly-Fleur c’est avant tout une histoire d’amitié, les deux jeunes femmes se connaissent depuis longtemps, comédiennes, elles sont aussi toutes deux passionnées de musique.
La naissance du groupe s’est faite par hasard, un soir de 2011, « C’était il y a 7 ans, et Léopoldine faisait de la musique toute seule, de la chanson à textes, en français, et elle avait un concert à faire dans un bar et elle cherchait quelqu’un pour faire les chœurs, et quand on se voyait le soir pour répéter on a fini par écrire une chanson et on s’est dit il faudrait qu’on fasse un truc ensemble, mais je me sentais plus de chanter en anglais, et Léopoldine était vachement partante » nous confie Lilly-Fleur.
Presque comme une évidence, elles ont poursuivi leur évolution musicale ensemble, puis ont agrandi la famille de The Small Ladies… « A l’époque on était que 2, on ne maîtrisait pas très bien les logiciels de sons, et on a rencontré Mickaël Olivier (ndlr : ingénieur du son et guitariste) il nous a ouvert un monde de possibilités avec ses connaissances » se souvient Léopoldine.
Aujourd’hui The Small Ladies donne régulièrement des concerts, un peu partout en France, mais essentiellement en région parisienne, « Depuis un an environ, on fait de la scène, du coup il nous fallait plus de musiciens, et maintenant on est six : deux guitaristes, un batteur et un bassiste, et bien sûr nous deux au chant. » ajoute Lilly-Fleur.
Si dans un groupe il est parfois difficile de trouver sa place, ce n’est pas le cas de deux jeunes femmes, l’écriture et la composition sont l’affaire des trois membres originels, « C’est nous qui écrivons les textes, parfois ce n’est que Lilly, parfois ce n’est que moi, parfois ensemble, parfois on écrit à partir de l’instru que nous propose Mickaël, parfois on compose aussi des choses nous-mêmes, c’est un travail de groupe » nous explique Léopoldine.
« Cela m’arrive pas mal de composer aussi des morceaux de mon côté, parce que je commence à mieux maîtriser les logiciels de son etc. Et que je joue un peu de guitare, dont je ne joue pas sur scène car je ne suis pas une bonne guitariste, mais je peux un peu composer, du coup ça m’arrive de proposer des morceaux que j’ai écrits et composés seule, et puis après Lilly et Mickaël valide si on garde le morceau ou pas. Mais tous les premiers morceaux notamment ceux qui sont sur l’EP, ce sont des choses qu’on a écrites toutes les 2 » ajoute – t – elle.
Les chansons présentes sur le premier EP ne sont pas forcément très joyeuses, des amours contrariées, des ruptures amoureuses, force est de constater que cela n’a pas l’air drôle tous les jours… « La vie personnelle influe forcément sur notre créativité et ce que l’on en fait, on a des sujets de prédilections, l’amour, le féminisme, et on disait récemment dans une autre interview qu’on aimerait faire plus de critiques de la société mais ce n’est pas toujours évident, on a pas envie que ce soit cucul… Ce qu’on écrit ce n’est pas toujours très gai alors qu’on est plutôt assez positive, on adore déconner, nos chansons ne sont pas le reflet de ce qu’on est tout le temps, on ne se dit pas tient on va écrire, sur ci sur ça, le sujet et les raisons viennent à la fin de la chanson… » raconte Lilly-Fleur
Et s’il n’y a pas d’endroit en particulier qui les inspire, c’est peut-être parce qu’il est plus souvent question de vibrations et d’énergies dans le processus créatif artistique ou d’inspirations qui viendraient de ceux et celles qui ont précédé… « En fait, toutes les premières chansons qu’on a écrites avec Lilly on les a écrites en Bretagne dans ma maison… On s’était isolé une petite semaine, et on est sorti de là avec quand même 4 ou 5 morceaux qui sont toujours nos morceaux, mais on ne peut pas dire que seule la Bretagne nous inspire… » explique Léopoldine, « Parce que Paris reste la ville où on écrit le plus de choses… »
« De nombreux artistes nous inspirent, Angus et Julia Stone par exemple, mais il y aussi des artistes français, ça nous inspirent, cela ne veut pas dire qu’on essaie de les copier, moi il y a Gainsbourg évidemment, Souchon beaucoup, les Beatles évidemment » ajoute –t-elle.
Le féminisme est un sujet central dans la société actuelle, et il est normal pour un groupe essentiellement composé de jeunes femmes d’en faire une forme de cheval de bataille, ou tout du moins d’en être inspiré, et d’évoquer cela dans différentes chansons, « Même dans les sociétés comme les nôtres on a l’impression que ça va pour la femme alors que même dans la mentalité il y a quelque chose contre la femme, même par les femmes, le truc le plus délicat c’est de déconstruire les schémas des hommes mais aussi des femmes… » s’exclame Léopoldine
« J’ai lu dans la presse, il y a une fête (ndlr : La fête de la Rosière à Salency dans l’Oise) qui parle de célébrer et honorer la pureté des jeunes filles, une femme doit être humble, donc ne pas trop ouvrir sa bouche, être vierge, donc ne pas être une traînée, ce qui est délicat c’est de changer les mentalités de tous… Avec tout ce qui se passe aujourd’hui c’est fou de mettre ça sur le devant de la scène, même si c’est une fête ancestrale ! » ajoute-t-elle.
« Aujourd’hui, les choses bougent, mais souvent quand on parle de féminisme avec les gens c’est un gros mot… Ils se réfèrent aux extrêmes, et souvent ce sont eux qui crient le plus fort, donc ce sont eux qu’on écoute… Je pense qu’il faut se renseigner sur ce que veut dire le féminisme et suivre les discours intelligents, parce qu’il y a aussi beaucoup de gens qui pensent que le féminisme c’est la domination de la femme, alors que le féminisme prône l’égalité de l’homme et de la femme. Et personnellement, je ne vois pas comment on peut être contre ça ! » énoncent- elles de concert. Et il faut dire que moi non plus je ne vois pas comment on peut être contre ça !
Depuis un an qu’elles font du live, nos deux Small Ladies ont acquis une petite notoriété auprès d’un public chaque fois plus fidèle, « Cela ne fait pas très longtemps que l’on a un public, cela fait moins d’un an, et là on commence à revoir des personnes… Au début les concerts, ce sont les potes, les potes de potes, et en fait on commence à voir des gens qu’on ne connait pas qui viennent voir le concert, et qui reviennent, qui connaissent les paroles, donc c’est super agréable… » nous explique Lilly-Fleur.
Dans un monde tout numérique, les gens interagissent de plus en plus avec leur groupe ou chanteur préféré sur les réseaux sociaux, « On essaie de répondre sur Instagram sur Facebook, le plus possible… On essaie de donner des nouvelles dès qu’on peut, car effectivement si personne ne vient voir nos concerts, cette histoire s’arrêtera vite, donc on essaie de garder une bonne relation avec eux » ajoute-t-elle
D’ailleurs, pour cette rentrée, une actualité plutôt chargée attend le groupe, entre nouveaux titres, et quelques concerts, The Small Ladies souhaite être au point pour surprendre les fidèles, fans de la première heure, mais aussi pour accueillir les nouveaux spectateurs « Actuellement on est dans une maison très chouette près de La Baule, la ville de Missillac nous prête la salle pour répéter les concerts et les arrangements, on peut travailler toute la semaine sur le live et c’est aussi très important. Puisque l’on prépare la rentrée, avec normalement un petit vinyle pour fin 2018, qui comprendra l’EP en face A et 3 titres inédits et une reprise en face B » dévoile Lilly-Fleur.
Une rentrée, et une année à venir qui s’annonce chargée pour The Small Ladies qui espèrent sortir un premier album, et pourquoi pas sillonner la France pour aller à la rencontre du public, personnellement c’est tout ce que je leur souhaite.
Crédits Photos : Guillaume Bounaud
En concert :
21 septembre – Bus Palladium à Paris
29 septembre – L’Alimentation Générale à Paris
13 octobre – Espace Michel Simon à Noisy le Grand
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