Bien loin de faire ses débuts dans le milieu, Marjolaine Piémont sort un premier album remarquable après avoir brillé dans Sol En Cirque, et avoir tenu l’un des rôles principaux dans la comédie musicale Mozart l’Opéra Rock.

Originaire de Strasbourg, Marjolaine commence la musique et le chant lyrique dès l’enfance, et ce n’est qu’après moult collaborations et participations à différents projets qu’elle se lance dans un premier album.

En octobre 2016, elle sortait un premier EP intitulé Presqu’animal, et aujourd’hui elle sort enfin son premier disque sobrement intitulé Sans le superflu.

Dans ce premier album, Marjolaine dévoile son identité, celle d’une jeune femme, féministe et féminine, entre subtilité et discernement elle dépeint son monde, celui de l’enfant unique qui devient grande sœur, celui de la femme qui fantasme sa vie, celui de la femme potiche…

Un monde criant de vérité, et surtout terriblement actuel.

Notamment quand on parle de la place de la femme dans le monde, qui quand elle n’est pas maltraitée physiquement par l’homme, et maltraitée psychologiquement par celui-ci.

Le premier extrait de son album Je suis bonne est un titre ultra-féministe qui évoque ce côté potiche auquel on cantonne la femme depuis bien trop longtemps, que ce soit au côté d’un homme ou dans les médias, la place de la femme reste problématique pour beaucoup. Piquante, mais réaliste Marjolaine y brosse le portrait des relations hommes – femmes sans prendre de gants.

Il me semblait presque difficile de faire mieux après cet hymne féministe et puissant, dédié à toutes ces femmes qui refusent de se cacher derrière le sois belle et tais-toi ! Et pourtant…

Sans le superflu est un album qui frôle la perfection, les titres s’enchaînent avec logique, et si on le qualifie de détonnant et de frais ce n’est pas sans raisons.

Si l’humour y est aussi doux que piquant, si la tendresse y est aussi revêche que mélancolique, ce n’est pas un hasard, elle dépeint dans ce premier disque les aléas d’une vie authentique quand elle nous parle de la vieillesse ou de la maladie d’Alzheimer, mais elle y évoque surtout les interrogations et les questionnements d’une trentenaire bien ancrée dans son époque.

On comprend à demi-mots tout ce qu’elle reproche à la société actuelle, cette société de consommation qui se noie dans le superflu, et qui hyper-sexualise chaque individu, au point que les hommes aujourd’hui s’épilent chaque cm² du corps comme elle nous l’explique dans Un homme à poils.

Singulière, espiègle et audacieuse Marjolaine Piémont dévoile dans Sans le superflu un univers frais où la qualité de la plume côtoie des mélodies entêtantes et quasi intemporelles. À travers des paroles faussement légères elle aborde des problèmes de la société contemporaine parfois graves… Même si souvent elle part de la singularité pour tendre à l’universalité, Marjolaine ne propose pas des chansons entièrement autobiographiques, ses amis et son entourage, des situations anodines, tout l’inspire…

Un premier disque à découvrir d’urgence, et des paroles à mettre sur toutes les lèvres.

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