Après le succès de son premier album, on se disait qu’il ne ferait pas mieux. Pourtant Tim Dup, de son vrai nom Timothée Duperray, tout juste âgé de 25 ans, propose avec Qu’en restera-t-il ? un deuxième disque à la fois sobre, doux et élégant.

D’emblée ce qui caractérise la musique de Tim Dup c’est la richesse du piano, et la douceur des paroles, un mélange poétique mais moderne.

Auteur compositeur et interprète, Timothée commence le piano à l’âge de 7 ans, très vite il écrit et compose, alors qu’il est encore étudiant, il se produit dans les bars et commence à se créer un réseau. Il enchaîne les premières parties, en ouvrant notamment pour Lou Doillon, Benjamin Biolay, Dominique A.

En 2016, il sort un premier EP, Vers les ourses polaires, qui est très bien accueilli par la critique. C’est en 2017 que le grand public le découvre, quand il sort son premier album intitulé Mélancolie heureuse, mais aussi car il signe deux titres sur l’album éponyme de Louane, et collabore avec Raphaël ou encore Patrick Bruel.

En janvier dernier, il a sorti son deuxième disque, Qu’en restera – t- il ? et on reconnait instantanément la griffe de l’artiste, un piano intensément mélancolique, de belles mélodies, et des paroles efficaces, portées par une voix douce et tendre, tantôt chanté tantôt parlé, les textes n’en prennent que plus d’intensité émotionnelle et poétique.

Pour réaliser ce second album Tim Dup devait avant tout voyager, s’en aller pour se trouver et pour se retrouver. Il a pris conscience du temps qui passe, et qui abîme notre planète, autant qu’il nous abîme. Grâce à ses voyages, et les rencontres qu’il a fait, Timothée semble avoir développé une conscience poétique, sociale, et environnementale, qu’il exprime sans faux semblants dans ce second album.

Avec un sens inné de la mélodie, de la simplicité et de la poésie, il se livre comme dans un journal intime. Les émotions et les sentiments qu’il évoque sont ceux d’un jeune adulte qui cherche sa voie dans un monde à la dérive.

En 13 morceaux qui s’enchaînent avec fluidité, Tim Dup nous emmène avec douceur ou sensualité sur des titres comme Une autre histoire d’amour, Je te laisse ou Après eux, puis il nous donne des envies d’ailleurs sur sa collaboration avec Gaël Faye sur le titre Porte du soleil, ou nous emmène en ballade éthylique sur Rhum coca.

Cependant ce nouvel album c’est aussi quelques surprises comme un slam sur Le visage de la nuit, ou un splendide et surprenant Vendredi soir.

Dans Je te laisse il évoque l’autre, celui qu’on était et que l’on n’est plus, l’alter égo, l’amour passé à qui le chanteur distille des conseils pour continuer à avancer, des conseils sur la vie, sur l’environnement, sur ce qu’il faudrait faire, et sur ce qui risque d’arriver que cela soit dans sa relation à l’autre ou dans le monde.

Mon coup de cœur sur cet album va sans nul doute à Place espoir, Tim Dup évoque avec sa douceur habituelle, tout ce qu’a vu et connu la célèbre place de la république à paris, au cœur d’un quartier à la fois festif et culturel, il s’agit d’un lieu de rencontres, de manifestations, de jeux, mais aussi de recueillement suite notamment aux attentats, la place de la république est devenu un symbole d’espoir pour les Français. Pour construire ce titre il a enregistré les sons de la place, et les a utilisés en bruit de fond derrière son piano, ce qui donne une dimension particulièrement vivante à ce morceau.

En résumé, la mélancolie heureuse a laissé la place à une forme de lucidité apaisée, malgré nos actions passées et leurs conséquences sur le présent, il évoque l’espoir de lendemains meilleurs avec sensibilité et maturité.

Dans Qu’en restera-t-il ?, il laisse s’exprimer un talent délicat et précieux, à travers des mélodies douces et mélancoliques, et une plume affûtée qui sait viser le cœur.

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