Eiskeller, troisième album de Rover est sorti en mai dernier, comme dans ces précédents opus, il continue de mêler le charme, et la poésie de la langue anglaise, à l’indécence du rock.

Timothée de son prénom, Rover a mené une vie d’expatrié dès l’enfance, puisque ses parents travaillaient à l’étranger. Amené à vivre dans différents endroits du monde, il en garde notamment un anglais parfait. C’est d’ailleurs de cette vie d’errance que vient son nom de scène, to rove signifier errer, vagabonder, c’est donc devenu Rover.

Après des débuts musicaux au Liban dans le groupe The new government, il trouve l’identité musicale qu’il souhaite créer, et à son retour en France, se lance dans l’aventure musicale en solo.

Fan de David Bowie, d’Elvis Prestley, des Beatles, des Rolling Stones, Rover a conscience de l’empreinte que ses influences qui le bercent depuis l’enfance laissent sur sa musique.

Multi-instrumentiste aguerri, il écrit, compose et joue de la quasi-totalité des instruments présents sur ses disques.

En 2012, il sort un premier album éponyme, puis en 2015, il sort un deuxième opus intitulé Let it glow qui ne vient que confirmer le talent et le succès de Rover.

Que ses chansons parlent d’amour, d’espoir, des souvenirs, de désespoir, Rover utilise sa musique pour susciter l’émotion, la compassion et l’empathie chez son auditeur.

Ces albums forment un triptyque, pour le moment, que l’on espère voir s’étoffer, les influences sont les mêmes, et les sujets abordés aussi, que ce soit l’amour, le temps, l’amitié, les regrets ou les actes manqués.

Avec Eiskeller son nouvel album, il a choisi le décor d’une glacière désaffectée de Bruxelles pour écrire, composer et enregistrer ses nouveaux titres, le tout en solitaire. Un contraste saisissant avec sa musique chaleureuse, aérienne, et intime. 

Sur ce disque, il a tout fait, écriture, composition, interprétation, enregistrement… un isolement qu’il a choisi juste avant un confinement forcé pour cause de pandémie, dans une cave à glace, dont l’atmosphère pesante se ressent à chaque titre malgré la chaleur des mélodies.Une ambiance sonore qui donne sa signature musicale à l’album.

S’il y a moins d’arrangements que dans les précédents disques, les chansons qui composent cet album sont de fait plus dénudées. Pourtant, ce puriste des mélodies, a succombé à l’auto-tune sur le titre Cold and Tired, ce qui permet de donner une émotion supplémentaire à la chanson.

Le morceau Roger Moore parle d’amour, de cette attente parfois interminable quand on espère trouver le grand amour, quand les battements des cœurs ne font plus qu’un, et que les sentiments diffus et profonds que l’on ressent, s’apparentent parfois à une passion si brûlante qu’elle laisse son empreinte dans les cœurs meurtris. Alors que dans le titre Wasted Love il évoque l’amour perdu, l’amour gâché, celui qui suscite encore l’interrogation quand on ignore comment on est arrivé  là.

Qu’il s’agisse de la voix, qui oscille tantôt dans les graves, tantôt dans les aigus, ou des mélodies précises, aiguisées, et imparables, Rover excelle dans le mélange des genres où la pop côtoie le rock, et où la mélancolie côtoie la passion.

Un retour à l’intimité, contemplatif et mélancolique, inspiré en partie par le retour au calme forcé que nous venons de vivre.

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