Quelques jours avant de jouer son spectacle « Bon Anniversaire Jean » à Tergnier, Fanny Ruwet a accepté de répondre à mes questions afin d’écrire son portrait.
Après les chroniques sur France Inter, les blagues pour Drôle la série Netflix, Fanny Ruwet propose aujourd’hui son propre spectacle de stand-up. Un spectacle dont la tournée a été retardé pendant près d’un an et demi à cause du Covid, et qui enfin permet à la jeune femme de rencontrer son public.
Fanny Ruwet c’est la jeune femme qui essaie de faire rire malgré des situations parfois pas drôles du tout, elle nous explique « j’essaie de faire des blagues pour essayer de gérer les émotions, et les situations mêmes les plus tragiques, j’essaie d’en faire quelque chose de drôle » et croyez-nous, ça marche !
Fin 2018, après des études de communication qu’elle évoque en disant « J’ai très vite réalisé que je détestais ça, j’ai étudié pendant 5 ans quelque chose que je n’aime pas » mais elle a tout de même terminé ses études, et si « j’ai un peu tourné en rond pendant 6 mois et j’ai commencé l’humour par hasard » et c’est là que Fanny Ruwet se lance « Je me suis dit vas-y, je le fais juste une seule fois et on verra et très vite ça a fonctionné ! » nous explique-t-elle presque surprise.
Elle se souvient de ses débuts dans le métier « J’ai commencé fin 2018 et très vite, je suis allée à Montreux et j’ai commencé sur France inter, et puis j’ai commencé à tourner beaucoup en France, donc je pense que ça fait 4 ans. » Même si elle nous raconte « être arrivée là-dedans en ayant aucune idée de ce que je faisais, ça a fonctionné assez vite mais je n’avais aucune idée de ce que je faisais, j’y allais je faisais ce qui me faisait rire et puis j’y allais au culot les trois-quarts du temps ! »
Être une fille dans un univers jusqu’alors plutôt masculin ne s’est pas forcément avéré compliqué pour la jeune femme, « J’ai jamais eu trop de problèmes dans ce milieu là, je ne me suis jamais posé la question du genre juste je fais mes blagues, je parle comme j’ai envie de parler, sans me demander est ce qu’une fille ça peut dire ça, ça devrait faire ça, etc. » Même si elle explique que cette situation est aussi probablement due à la chance « j’ai eu beaucoup de chances à ce niveau-là , Bruxelles c’est plus tranquille qu’à Paris. A Paris il y a un peu plus de boys-club c’est un peu plus fermé comme milieu, tandis qu’à Bruxelles c’est quasiment paritaire et tout le monde s’aime bien donc j’ai l’impression d’avoir été assez épargnée à ce niveau-là » détaille-t-elle.
Sur les réseaux sociaux, ses chroniques France Inter cartonnent ainsi que son podcast « Les gens qui doutent », son public n’est pourtant pas toujours le même en salle et sur les réseaux, et pour autant il est parfois difficile de prendre du recul sur le nombre de personnes que cela représente, en effet si elle aime « assez bien l’instantanéité et la proximité qu’on peut avoir avec les réseaux, le problème des réseaux c’est que parfois c’est dur de réaliser qu’il y a de vrais gens derrière ! Quand j’arrive dans une ville où il y a 500 personnes qui sont là pour me voir, je trouve ça fou parce que Instagram c’est très déshumanisé, donc c’est assez fou de se dire que les gens en vrai se sont bougés pour venir me voir » nous explique Fanny.
Faire rire, c’est un peu un sacerdoce, il faut faire rire sans toutefois vexer, de son côté Fanny Ruwet voit l’humour comme une façon d’exorciser son ressenti « Je ne vois pas trop l’intérêt de se moquer de quelqu’un je préfère parler de moi, des choses que moi j’ai raté, plutôt que de taper sur qui que ce soit je trouve ça beaucoup plus juste en fait » défend-elle
Elle ajoute « Je pense qu’on peut rire de tout, ceux qui disent qu’on ne peut plus rire de rien, disent n’importe quoi en fait, parce qu’on a jamais été aussi libre d’exprimer ce qu’on pense, ce qu’on ressent, c’est juste que maintenant les gens peuvent répondre, maintenant on est confronté à des avis inverses quand on dit de la merde. » En conclusion, « Les gens qui disent qu’on ne peut plus rire de rien, c’est juste qu’ils n’acceptent pas que les gens ne soient pas d’accord avec eux » précise Fanny.
Le spectacle Bon Anniversaire Jean parle aussi de cela, des instants de vie malaisants, et « des moments où on ne se sent pas à sa place », où on se demande « mais où est-ce que j’ai merdé dans ma vie pour me retrouver dans cette situation » et aussi des moments où « on essaie de se faire une place que les autres ne nous donnent pas ». Mais le principal fil rouge reste l’anniversaire de Jean, un camarade d’enfance qui a vraiment existé quand Fanny était adolescente, une histoire dont la jeune femme « rigole beaucoup, parce que c’est quand même très débile ». En effet, « Jean est un garçon avec qui j’étais à l’école vers 12 ou 13 ans, et il m’a invité à son anniversaire et quand je suis arrivée sur place, on a réalisé qu’il avait interverti deux numéros de téléphone, il pensait inviter une autre fille que moi et donc c’était très, très gênant ! » Un quiproquo qui a mené à une situation à la fois gênante et cocasse, puisque Jean était à la fois déçu et mal à l’aise de s’être trompé de personne à inviter.
Mais pour vendre le spectacle, c’est toujours elle qui le fait le mieux, puisque selon elle « si vous aimez l’humour noir, les blagues de beauf, et les situations malaisantes tournées en ridicules ça va le faire ! » Rendez-vous pris le 9 décembre prochain à Tergnier pour nous, à voir en tournée un peu partout en France et à Paris, au Trianon le 27 janvier.
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