Des choix artistiques qui peuvent paraître anodins mais qui sont en réalité très profonds, Emmanuel Moire propose à travers cet album ce qui manque quelque peu à la chanson française aujourd’hui.

L’universalité des textes, la justesse des mots, les contrastes parfois accentués, parfois moins, entre l’engouement de la musique et la tristesse des propos (et vice versa), vous prennent à la fois au cœur de l’émotion, et vous projettent dans un  univers, qui n’est pas le vôtre mais qui pourrait aisément l’être. Les chansons sont à la fois touchantes, les émotions sont certes subjectives, et vous invitent à explorer un autre possible, celui de nos vies, qui se lient les unes aux autres, pour le pire comme pour le meilleur.

Avec son acolyte, Emmanuel Moire nous propose des textes plein de (bon) sens. Il nous permet une certaine introspection, et une vision différente de la vie, de ce qu’elle nous apporte, de ce que nous sommes, et de ce que nous étions.

Si chacun, garde l’enfance au fond de soi, tombe amoureux, s’égratigne, tombe et se relève par fierté, nul ne peut être insensible ou indifférent à la portée des propos de ce disque.

De plus, il y a des morceaux qui sont très visuels, presque cinématographiques dans ce dernier opus, on imagine aisément les romances et les histoires qui se joueraient face à nous, et qui auraient pour bande originale les titres d’Emmanuel Moire.

Sur ces enregistrements studio, il y a comme un air de maturité dans le timbre du chanteur, et c’est non sans nostalgie que je repense à « Manu » rôle titre du Roi Soleil, qui n’était encore qu’une jeune pousse, et qui assoit maintenant une notoriété certaine.

On pourrait craindre un certain formatage pour le jeune homme, qui a des capacités hors normes, et qui pourrait proposer quelque chose de plus intellectualisé, cependant, Emmanuel fait le choix de la simplicité, de l’accessibilité et de la popularité n’en déplaise à certains.

Cet album est une jolie pépite en cette rentrée, un cadeau presque réconfortant avant le début de l’automne.