Ewood est un jeune homme, né de la rencontre de plusieurs cultures, mi-français mi-anglais, c’est dans un melting pot qu’il grandit en banlieue parisienne. Après avoir sorti un premier projet, qui l’a mené à jouer en concert un peu partout, il y a de cela quelques années, il revient et nous explique les raisons de son absence, ses projets musicaux, et il nous parle surtout de son projet de documentaire.
Quand il s’agit de se présenter, Ewood insiste sur certains points « je suis né à Paris, j’ai grandi en région parisienne, je suis franco-anglais, j’ai vraiment découvert Londres quand j’avais 18 ans, quand j’ai rencontré la partie anglaise de ma famille, et puis dans un coin de ma tête, je savais que je souhaitais y vivre à un moment donné, et j’y vis depuis 2014 ».
Côté arts et spectacles, puisque c’est là son cœur de métier Ewood apprend très jeune les différentes facettes de l’intermittence, grâce aux spectacles réalisés chaque année quand il était élève au conservatoire de Clamart, « j’ai fait de la danse, du théâtre et du chant au conservatoire, puis j’ai aussi étudié la danse au Studio 68 à Londres, et là je m’apprête à sortir un nouveau morceau, accompagné d’un clip, le 27 septembre, qui s’appelle I don’t know, c’est tout en anglais, et les autres morceaux seront aussi en anglais, cela me semblait naturel, cela fait partie de moi » explique-t-il
Sa devise, insufflée par ses professeurs, « The more you practice, the better you get » (nldr : C’est en forgeant qu’on devient forgeron) reste sa « vision actuelle des choses en général, j’estime que l’on peut toujours s’améliorer en fait, surtout artistiquement il n’y jamais rien d’acquis, j’ai toujours eu cette soif d’apprendre et de m’améliorer tout le temps » confie-t-il
Influencé par les grands artistes anglo-saxons comme « Michael Jackson, Janet Jackson, Adèle, Bruno Mars, Coldplay, Stevie Wonder » confie-t-il, il est largement inspiré par Londres la ville où il réside, même s’il est « fier d’être français » souligne-t-il
« En Angleterre il y a une plus grande culture de l’Entertainment (ndlr : le divertissement), il faut être polyvalent, il faut savoir chanter, danser, jouer la comédie… Si vous n’êtes pas polyvalent c’est que vous n’avez rien compris ! J’y ai appris une rigueur de travail. Londres c’est une atmosphère qui me plait, et on y ressent une certaine énergie que j’ai ressenti dès la première fois où je suis descendu de l’Eurostar » ajoute Ewood
L’inspiration, il la puise également dans son vécu, dans les sentiments qui l’habitent jour après jour, et comme il le dit si bien « si vous voulez savoir comment je vais, écoutez ma musique ! » s’exclame-t-il
La musique, les textes d’Ewood sont « le reflet de ce qui se passe dans ma vie et de ce que je peux ressentir. Dans le premier single qui sort le 27 septembre qui s’appelle I don’t know je parle un peu de ce tourbillon dans lequel je me suis retrouvé, où je me suis un peu perdu à force de m’occuper des autres et de ne pas m’occuper de moi. À cette période, je n’avais pas digéré le suicide d’un proche, et du coup ça a provoqué des soucis au niveau de ma voix, et je parle de toute cette période où je n’étais pas en bon état mais j’étais, malgré cela, déterminé à combattre ces maux, et à me relever. Même si c’était compliqué à gérer… » explique-t-il
Ce nouveau titre est un peu une victoire personnelle, puisqu’il représente la résilience face à ce choc émotionnel qui lui a fait perdre sa voix pendant quelques temps, et l’a donc empêché de chanter.
Assez timide et sur la réserve, il avoue volontiers « ne pas être très à l’aise sur les réseaux sociaux » mais il aime la proximité que cela génère avec le public, en concert il est plus à l’aise et aime aller à la rencontre des spectateurs.
Sensibilisé aux enjeux de la santé mentale de part une histoire personnelle qui l’a profondément affecté, Ewood prépare actuellement un documentaire qui s’appelle I don’t know how I feel (ndlr : je ne sais pas comment je me sens), cela traite « de la santé mentale, cela couvre plusieurs chapitres, tout ce qui est burnout, dépression, suicide, anxiété, et tout ce qui est lié car c’est un sujet très important pour moi ayant perdu quelqu’un de proche à cause d’un suicide, j’avais envie de pouvoir faire un documentaire sur l’importance de la santé mentale » détaille-t-il
S’il n’a pas la prétention de vouloir régler tous les problèmes avec ce documentaire, Ewood l’envisage comme un apport positif pour réfléchir et mettre en lumière les défis que présente la santé mentale. « Si ce que je sais maintenant je l’avais su quand j’étais plus jeune, je pense que ça m’aurait aidé, j’aurais pu mieux gérer certaines situations dans la vie. Ce n’est pas du tout mon histoire que je raconte, je serai simplement le narrateur et je vais interviewer pas mal de personnes sur comment ils ont géré leur santé mentale, il y a une personne qui a dû gérer le suicide d’un proche, une personne qui a fait une dépression, une autre qui a fait un burnout… » explique-t-il
Ce projet a sans doute un but presque cathartique pour lui, mais il représente surtout l’évolution de notre société sur des sujets presque tabous il y a encore de cela une dizaine d’années « il faut que cela soit un outil, de pouvoir analyser certaines situations dans lesquels on peut se trouver et comprendre que ce n’est pas normal. Dans la santé mentale, il y aussi les personnes toxiques qui peuvent faire partie de l’entourage familial ou amical, mais aussi le harcèlement scolaire. Si ce documentaire peut aider un jeune à voir sa situation comme un miroir et comprendre que ce qui se passe n’est pas normal, et qu’il faut pouvoir en parler autant à un professeur qu’à un parent. » ajoute-t-il. Harcèlement scolaire qui aujourd’hui il faut le rappeler, sort des écoles et s’invite jusque dans les foyers via les réseaux sociaux.
« Avant de vouloir s’occuper de quelqu’un d’autre ou de construire quelque chose il faut être bien avec soi-même. Malheureusement notre société néglige un peu ça et c’est comme ça que l’on se retrouve avec des gens aigris ou malheureux dans leur vie, car ils ont une vie qu’ils ne voulaient pas, ils ont juste suivi le mouvement et cela peut être très destructeur » précise-t-il à ce sujet.
Ce documentaire, qui pourra être d’utilité publique, et d’une importance capitale dans les années à venir, ne saurait voir le jour sans l’aide de contributeurs, anonymes ou non, qui peuvent déposer leurs dons sur la plateforme Go Fund Me dont le lien se trouve juste ici.
Cette cagnotte permettra de lever les fonds nécessaires à faire quelque chose de soigné, et de professionnel jusque dans les moindres détails, « il faut faire quelque chose de qualité, et de plus professionnel possible, et cela permettra aussi d’avoir la possibilité qu’il soit diffusé à la télé de façon internationale, et qu’il soit à disposition dans les collèges, mais pour cela il nous faut une bonne équipe, et cela demande pas mal de moyens humains, quelqu’un qui s’occupe de la vidéo, du son, de la lumière, tous ces corps de métiers, et c’est pour cela que je demande d’avoir de l’aide de la communauté pour m’aider à financer ce documentaire » nous explique Ewood.
Au-delà de ce projet de documentaire, et de ce premier titre qui sortira à l’automne, Ewood souhaite faire de la scène « car c’est là où il y a un partage et un échange avec le public, où on est « nu » face au public, on donne notre énergie, nos émotions et tout ce que l’on a… et c’est un moment fort ! » dit-il dans un sourire
Par ailleurs, pour le voir sur scène en acoustique ce sera le 8 septembre au Spice of Life, et le 27 septembre à The Library à Londres. De gros concerts, dans toute l’Europe, sont à venir en 2020, avec des musiciens, et des danseurs.
Comme d’habitude, on conclut cet article par les trois albums à écouter selon Ewood :
The Miseducation of Lauryn Hill de Lauryn Hill
Bad de Michael Jackson
The Velvet Rope de Janet Jackson
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