Malgré un héritage lourd à porter, Thomas Dutronc a su se faire une place dans le paysage musical francophone. Fasciné par l’univers de Django Rheinardt, il abandonne ses études de cinéma pour apprendre le jazz manouche et la guitare gitane. En mars 2020 il devait sortir son cinquième album dont la sortie est décalée au mois de juin pour cause de pandémie.

Très vite, tout jeune musicien, il écrit, compose arrange pour les plus grands noms de la chanson française, notamment pour Henri Salvador mais aussi pour Jacques Dutronc et Françoise Hardy, ses propres parents. Influencé par les grands noms du jazz manouche, il sortait en 2007 son premier album intitulé comme un manouche sans guitare porté par le titre J’aime plus Paris qui le révèle au grand public.

S’ensuivent trois autres albums, dont le succès ne se dément pas, et où l’on découvre que les textes et les mélodies sont importants pour l’artiste. Ce qui lui importe également c’est de s’entourer des meilleurs, qu’il s’agisse de Rocky Gresset, Jérôme Ciosi ou David Chiron, mais aussi Eric Legnini et Deni Benarrosh sur ce nouvel album.

Grâce au jazz manouche, Thomas Dutronc transmet dans sa musique une cohésion, et un élan familial, là où la musique devient pour lui une histoire d’amitié. Humble, et admiratif du talent de ses camarades, Thomas ne cesse d’en faire l’éloge, notamment au sujet de la présence de Rocky Gresset sur ce nouveau projet.

Avec ce nouvel album, que l’on pourrait qualifier d’album projet, Thomas Dutronc a choisi de reprendre les meilleures chansons françaises pour redorer l’image de la France, et quoi de mieux qu’un album nommé Frenchy pour le faire ?

Pour ce nouveau disque il choisit d’insuffler l’esprit du jazz manouche, à travers ses sonorités, et ses rythmiques en les alliant à la subtilité et à la douceur des paroles qu’il a choisi de reprendre.

Un album de reprises, à l’écouter ça paraît simple et évident, comme si ces chansons avaient toujours été ainsi, 14 chansons modifiées, enregistrées avec les meilleurs musiciens, et de grandes pointures de la musique internationale.

Et en effet quoi de mieux que des collaborations prestigieuses avec Iggy Pop, Diana Krall, Billy Gibbons, entre autres sur le titre C’est si bon.

Pour parvenir à la création de cet album, Thomas Dutronc a dû enregistrer l’intégralité des chansons seul afin de pouvoir proposer aux artistes internationaux de le rejoindre sur ce concept un peu fou. Rendre à la France son image de pays de l’amour !

Entre la langue de Molière, et la langue de Shakespeare, Thomas Dutronc a sélectionné selon ses dires des titres qui ont fait le tour du monde, soit dans leur langue originelle, soit en anglais. C’est ainsi que l’on retrouve, non sans plaisir La mer, Les feuilles mortes, Comme d’habitude, ou encore La vie en rose.

Une jolie façon de faire un clin d’œil à ses origines tout en rendant hommage à la chanson française d’hier, mais aussi celle d’aujourd’hui avec notamment une reprise étonnante de Get Lucky des Daft Punk.

On retient surtout le titre Plus je t’embrasse duquel Thomas Dutronc nous offre une version joyeuse, et insouciante, aussi légère que peut l’être le sentiment amoureux. C’est jazz, et en même temps ça swingue, ça nous rappelle une époque révolue, que l’on avait presque oublié, celle d’un Paris amoureux, et hautement symbolique.

Si je devais résumer rapidement ce nouveau disque, je dirai que c’est trop peu de français et beaucoup d’anglais, c’est jazz mais pas élitiste, c’est frais, dansant, et joyeux, avec Frenchy Thomas Dutronc nous offre un album réussi, à la fois simple, élégant, et vivifiant, qui vous mettra sans nul doute de bonne humeur.

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